Mme Akharbach souligne les nombreuses ruptures d’égalité marquant le fonctionnement actuel de l’écosystème global des médias et de la communication
Une délégation de la Haute Autorité, conduite par sa présidente, Latifa Akharbach, a participé, le 14 novembre à Mexico, à un séminaire de la Plateforme des Régulateurs de l'Audiovisuel Ibéro-américains (PRAI) consacré aux défis de la régulation de l'audiovisuel face à la convergence des médias, des télécommunications et de l'Internet, organisé par l’Institut Fédéral des Télécommunications du Mexique (IFT) au titre de sa présidence de ce réseau pour le biennum 2018-20.
Co-organisé avec l'UNESCO et l'Observatoire latino-américain de régulation, médias et convergence (Observacom), les travaux de ce séminaire ont porté sur les multiples défis et enjeux liés à la convergence des médias et des technologies de la communication, particulièrement en rapport avec la préservation du pluralisme et la protection de la concurrence.
Intervenant dans le débat de la session consacrée à la thématique de la régulation des services audiovisuels sur Internet, Mme Latifa Akharbach a en premier lieu, réitéré l’engagement dynamique de la HACA dans la coopération à la fois avec la PRAI et dans la promotion des relations inter-réseaux des régulateurs. Elle a ensuite estimé que la convergence des agendas et la similitude des préoccupations des instances de régulation confrontées à une accélération inédite de la transformation des écosystèmes médiatiques, confèrent une pertinence nouvelle à cette coopération. La présidente de la Haca, qui assure la vice-présidence du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication a déclaré à cet égard, que les régulateurs du continent africain partageaient le même constat avec leurs homologues ibéro-américains concernant les nombreuses asymétries qui marquent la situation de la régulation des médias. Elle a donné à ce propos trois exemples : l’asymétrie entre les médias traditionnels linéaires soumis à une régulation de plus en plus sourcilleuse et les médias numériques qui demeurent, malgré quelques expériences en cours, en dehors de toute régulation. « La deuxième asymétrie a-t-elle poursuivi, est celle qui caractérise la situation des instances nationales de régulation face à des acteurs globaux de la communication numérique dont le pouvoir d’agrégation des données et de production des contenus reste illimité ». Mme Akharbach a également estimé que s’il y avait d’autres ruptures d’égalité dans le fonctionnement actuel de l’écosystème global des médias et de la communication, il fallait au moins accorder une attention particulière aux droits des citoyens de tous les pays – sans discrimination- face aux dangers de l’intelligence artificielle par exemple.
Les travaux de ce séminaire organisé par la présidence mexicaine de la PRAI ont réuni des experts de l'UNESCO et d'OBSERVACOM et de nombreux représentants d'instances de régulation ibéro-américaines notamment du Chili, du Panama, du Mexique, d’Argentine et du Brésil.
Pour rappel, la HACA est depuis 2014, membre observateur de la PRAI où siègent également les régulateurs d'Espagne et du Portugal.
La PRAI mise en place en 2010, a réussi à s’instaurer comme un réseau dynamique, ouvert sur la réflexion et la recherche académiques dans le domaine des médias et de la régulation et orienté vers l’échange d’expériences et de réflexion entre les régulateurs indépendants de l’audiovisuel ibéro-américains notamment en matière de respect des droits de l’Homme et de préservation de la diversité culturelle.
La délégation de la HACA était également composée de MM. Abdelkader Chaui, membre du Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle (CSCA), et Amin Azziman, Directeur de la Coopération Internationale.