« Migrations, mobilités, frontières : des représentations aux traitements médiatiques » a été le thème choisi pour la 4^e édition du Colloque International Pluridisciplinaire d’Agadir, tenu du 25 au 27 avril, à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ibn Zohr. Cette rencontre de réflexion, d’échange et de recherches académiques, est organisée, depuis 2012, par LARLANCO de l’Université Ibn Zohr et MIGRINTER de l’Université de Poitiers. Et ce, en partenariat avec la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC), l’Association Marocaine des Sciences de l’information et de la Communication (AMSIC), et l’Observatoire Régional des Migrations, Espaces et Sociétés (ORMES). Compte tenu de cette thématique, qui se justifie aussi bien par les mouvements socioculturels que par l’actualité internationale et les enjeux que celle-ci révèle quotidiennement, la HACA a choisi de soutenir cette édition par la participation à ces travaux d’un groupe de ses hauts cadres. Ainsi, à la Kyrielle des académiciens, doctorants et chercheurs, des différentes disciplines, se sont joint, quatre éléments du régulateur marocain, des départements Etudes et Développement et de celui du Suivi des Programmes.

Dr Yassine Akhiate, cadre supérieur à la HACA, a questionné, lors de sa contribution scientifique à ce colloque, la configuration chez la diaspora de la culture et de l’identité locale dans les médias marocains post-libération.

Migrations/ immigrations, frontières et mobilités : contexte actuel et préoccupations

Au-delà du fait migratoire, les discours, qui y sont liés, se construisent sur et par diverses sphères. La migration/immigration fait l’objet des discours aussi bien du pays du Nord que du Sud. Les acteurs sont multiples et les discours qui en émanent le sont aussi. Les sujets liés à l’immigration/immigration font l’objet de discours des acteurs sociaux, représentants gouvernementaux, personnalités publiques et des migrants aussi. De ces processus narratifs, naissent des représentations et se façonnent des croyances autour des migrants. Et les médias s’en saisissent pour refléter comment la société mondiale est traversée par cette question. Partant de ce constat, les organisateurs de ce colloque, se sont proposés de décortiquer le fonctionnement médiatique des stéréotypes qui définissent les migrants/immigrés mais aussi d’inscrire ce colloque dans la continuité des recherches centrées sur les relations entre les productions médiatiques et les représentations sociales. Pour ce faire, des panélistes internationaux, de sept pays, et de différentes disciplines, ont fait le tour de la question.

Trois séances plénières et cinq axes de réflexion

Le coup d’envoi de cette 4^e édition a été donné, lors d’une séance inaugurale, par M Mohamed Benabdelkader, Ministre Délégué Chargé de la Réforme de l’Administration et de la Fonction Publique. Il rappela, au cours de son intervention, le processus historique parcouru par le Maroc pour arriver à l’instauration d’une administration publique au service du citoyen. Notant également le développement de la terminologie associée aux migrations, il cita, dans le cadre des tendances terminologiques, le passage de « Migrants marocains » au terme « Marocains résidants à l’étranger » pour arriver actuellement à « Marocains du Monde ».  

Le programme s’est poursuivi par une deuxième séance plénière anumée par Catherine Ghosn, de l’Université de Toulouse. Cette dernière questionna la diversité en s’interrogeant : « Quand la « diversité » se conjugue au singulier ?». Soulignons que son étude empirique a pris pour champ de recherche deux journaux français pour étudier les logiques du traitement médiatique des migrations/ immigrations. Le professeur Mohamed Charef se pencha, pour sa part, sur la réalité migratoire marocaine dans son volet migration légale en Afrique et son rapport au développement durable, dans le cadre d’un partenariat euro-africain. De son côté, Christian Le Moënne, de l’Université de Rennes, centra sa présentation sur l’évolution paradoxale des concepts et des pratiques de frontières.

Les trois jours de ce colloque ont été rythmés par des ateliers. Cinq axes de recherches et d’intervention ont été au programme. Il s’agit, en l’occurrence, des médias et migrations/ immigrations : représentations, traitements et usages, des médias des minorités ethniques/ culturelles/ régionales et linguistiques. La troisième partie a par ailleurs été consacrée aux médias transnationaux et aux politiques de l’offre et logiques des usages. Enfin, le quatrième axe a été dédié aux identités numériques, TIC et mobilités dans le volet lié aux pratiques culturelles, sociales, économiques, politiques, et religieuses. Alors que le dernier axe a permis aux panélistes de se pencher sur la question des médias et thématiques nouvelles, notamment, en matière de migrations environnementales ou climatiques, enfants isolés, réfugiés et sécurité, genre.

Cette quatrième édition du colloque pluridisciplinaire d’Agadir s’est clôturée en ouvrant une nouvelle piste de recherche : un projet d’ouvrage collectif, avec appel à contributions dès maintenant. Le thème élu pour ce projet de recherche étant : la société de l’information, société de l’incommunication, les nouvelles formes de résistance aux systèmes d’information.