L’identité au pluriel à l’ère du numérique, au centre d’un colloque international à l’Université Ibn Zohr d’Agadir
« Identités et réseaux numériques », « Identités et publics », « Identités et médias », « Identités minoritaires, identités majoritaires et médias », « Identités et acteurs médiatiques : journalistes, responsables, producteurs…», « Identités et marques », « Identités et épistémologie, concepts, méthodes et frontières »…
Autant d’axes de réflexions et de présentations de recherches que le 3ème colloque international de l’Université Ibn Zohr d’Agadir a fait visiter, du 18 au 20 mai courant, à près d’une centaine de chercheurs, dont la moitié venant d’Algérie, de Tunisie, du Sénégal, du Burkina Faso, de France, de Belgique, de la Réunion, des Antilles, du Canada, du Liban et de Chine.
Ces pistes d’études et de débats, bien actuels, ont bénéficié aussi des apports de dizaines de chercheurs des universités marocaines : Agadir, Kenitra, Rabat, Casablanca, Béni Mellal, Fès. Ce colloque, organisé à la faculté des Lettres et des sciences sociales d’Agadir, et auquel ont participé le Directeur général de la HACA, M. Jamal Eddine Naji, et M. Yassine Akhiate, du Département des études et du développement (DED) à la HACA (qui a assuré une communication sur les contenus audiovisuels des programmes en Amazigh), visait, sous l’intitulé générique « L’identité au pluriel », à « éclairer le concept d’identité », dans un but d’ouverture sur les multiples dimensions et paradigmes qu’il interpelle : « approches, méthodes, terrains et contextes divers pour saisir les univers des appartenances dans les offres médiatiques, dans la multiplicité́ des publics, dans la diversité́ des usages et des supports médiatiques, notamment numériques, dans les modalités d’accès et d’exercice de la parole publique, dans les logiques d’identification culturelles, politiques, religieuses, régionales, etc., dans les pratiques professionnelles et mondes organisationnels, dans les stratégies commerciales, etc. ».
La plateforme de cette rencontre scientifique concentrait, par exemple, un éclairage particulier sur la question des publics, avec moult interrogations… « Les publics ne se singularisent-ils pas par les problématiques qu’ils occasionnent, par les valeurs qu’ils incarnent, par la complexité de leurs structures, par leurs réactions face aux propositions médiatiques ? Ainsi, les diverses identités des publics apparaissent sous des formes variées telles que les audiences, les publics, les activistes, les artistes, les victimes, les souffrants, les exilés, les témoins, etc. Ces publics sont-ils autre chose que des propositions et des objets de discours qui permettent l’observation d’une notion qui oscille entre dimensions fictionnelle et sociologique ? Dans le prolongement des réflexions sur les publics des médias classiques, quelles sont les modalités d’observation des identités sur le Web ? Cette question se pose de manière multiple autant dans le choix des produits médiatiques que dans le travail intellectuel d’analyse. Des blogs aux réseaux sociaux numériques en passant par les comptes en ligne d’internautes et les mises en visibilité́ de soi, nous sommes confrontés aux diverses significations de l’identité́ qui oscillent entre dimensions personnelles et collectives. Le choix intellectuel d’analyse redessine la notion d’identité́ dans ce sens qu’elle peut s’envisager d’un point de vue social, économique et politique mais également à partir d’une approche technique et sémiotique ».
A noter que les organisateurs de ce colloque ont mis à la disposition des participants et participantes un ouvrage volumineux de 650 pages qui réunit toutes les communications prévues par le programme de cette rencontre.