Le 16 juillet dernier, l'Université du Québec à Montréal (UQAM) a accueilli l'expert international et Directeur Général de la Communication Audiovisuelle du Maroc, Jamal Eddine Naji, à l'occasion de la conférence de clôture du congrès de l'International Association for Media and Communication Research (IAMCR). Sur le thème «Communication et démocratie : contexte local et discours culturel», monsieur Naji, a abordé le sujet de la communication à travers la mappemonde contemporaine, tragiquement lézardée par le terrorisme et les génocides, Tout particulièrement en Extrême, Moyen et Proche Orient, comme en Afrique. C'est-à-dire dans des contextes nationaux/locaux ayant connu la violence du colonialisme et un plus ou moins systématique hold-up de leurs mémoires, de leurs cultures et de leurs identités.
Il s'est, par la suite, posé la question de la «fin de la communication». Selon lui, ces événements violents sont au cœur d'une pratique de la communication que les théories et les usages n'ont jamais prévus, ni même anticipés. «La promesse, brandie par le 21e siècle, d'un saut civilisationnel vers le règne d'une humanité économiquement globalisée, moralement et culturellement universaliste, dans la paix et l'échange interculturel et intercivilisationnel, s'évapore et s'éloigne dangereusement au fil des chroniques de violences physiques, morales, culturelles et identitaires qui assaillent notre quotidien», précise Naji. Par ailleurs, l’effet/paradoxe le plus difficile à maîtriser étant, d’après Pr. Naji, le fait « que plus on communique avec l’Autre, avec les autres, plus on est enclin, semble-t-il, à s’éloigner de l’Autre, à le suspecter de velléités hégémoniques ou agressives contre nous, contre notre intégrité, contre notre identité! ».
Par conséquent, Naji propose de migrer vers un « droit à la communication ». Un droit dont l’énoncé et la définition pourraient cadrer, voire lever, au mieux, nombre d’ambiguïtés quasi-congénitales qui collent à la communication à l’ère numérique.
Conférence de clôture de la conférence annuelle de l’IAMCR par Pr. J.E.Naji
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