Visites d’information et d’échanges de M. Naji au paysage médiatique libanais : Régulateur, Médias, Universités et Centres de recherches indépendants
Du 26 au 28 juillet, Pr. Jamal Eddine NAJI, Directeur Général de la Haca et Président du Réseau Orbicom des chaires Unesco en communication, a effectué des visites d’information et d’échanges à Beyrouth et à Tripoli, auprès de différents acteurs du paysage médiatique libanais. C’est ainsi qu’il a rencontré Dr. Abdel Hadi Mahfouz, Président du Conseil National de l’Audiovisuel (CNA, instance de régulation), en son siège au ministère de l’information et Dr. Hassan Chaccour, Directeur des programmes et de la production de la télévision publique libanaise (« TL », créée en 1957). Ces deux entretiens ont porté sur les aspects institutionnels, juridiques, économiques et de régulation concernant le paysage audiovisuel libanais dominé par les médias privés, et tout particulièrement sur l’avenir du service public qui rencontre nombre de défis similaires à ceux qu’affronte le pôle public marocain. « Notre télévision, qui a été fermée en 2001 pour des raisons financières et sécuritaires, dépense actuellement un million de dollars par mois », dit M. Chaccour.
M. Naji a également tenu de longues séances d’entretiens et d’échanges avec quatre centres de recherches indépendants, ayant le statut d’ONGs et œuvrant dans le domaine des sciences de la communication et dans la recherche-action sur certaines thématiques ciblées des contenus des médias ou relevant des sciences humaines plus largement. C’est ainsi que le DG de la Haca a rencontré, en leurs sièges respectifs, les équipes de deux centres, de renommée internationale auprès des professionnels et des décideurs médias, travaillant sur les bonnes pratiques en relation avec les valeurs et recommandations universelles : diversité, équité de genre, éducation aux médias, citoyenneté démocratique, tolérance et discours de haine sur le registre des cultes religieux, des croyances et postures confessionnelles, particulièrement en cas de guerre ou de conflits… Sur ces différents sujets et d’autres connexes, M. Naji a notamment échangé avec les fondateurs et dirigeants de la « Fondation Adyan pour la diversité, la solidarité et la dignité humaine », qui fête ses douze ans sous la direction de Dr. Nayla Tabbara qui dirige également un institut de recherche spécialisé sur « la citoyenneté et le management de la diversité » (www.adyanefoundation.org ; www.taadudiya.com ). A noter que cette organisation compte parmi ses publications récentes un « Précis de conduite journalistique en matière de couverture des questions religieuses et particulièrement la liberté de culte » et « La légitimité nationale pour le vivre ensemble au Liban à l’aune de la citoyenneté protectrice de la diversité religieuse ».
La deuxième fondation de recherches que M. Naji visita, la « Fondation Samir Kassir », est de notoriété internationale pour ses études, recherches et organisation d’événementiels centrés sur les valeurs démocratiques, les Droits de l’Homme, la protection des journalistes, la promotion de la liberté d’expression versus les médias électroniques et alternatifs… Fondation Créée à Beyrouth, en février 2006, soit huit mois après l’assassinat par voiture piégée, à Beyrouth, le 2 juin 2005, du journaliste et écrivain, Samir Kassir. Les compagnons du défunt, sa femme en tête, créèrent donc cette organisation dans le but de préserver sa mémoire et pour continuer son combat tragique pour la diffusion de la culture démocratique au Liban et dans le monde arabe, pour encourager les nouveaux talents de la presse libre et construire un mouvement en faveur du renouveau culturel et démocratique arabe. La mission de la Fondation Samir Kassir, présidée par Gisèle Al Khoury, veuve du martyre, s’articule autour de trois axes complémentaires: la préservation de l’héritage littéraire, académique et journalistique de Samir Kassir, sa traduction et sa diffusion; la lutte pour la liberté culturelle, en soutenant la libre pensée, à travers l’organisation de conférences, de séminaires spécialisés et des festivals artistiques ouvrant l’accès aux cultures internationales à toutes les catégories sociales; la défense de la liberté de la presse, à travers un programme de veille recensant toutes les violations commises à l’encontre des journalistes et des professionnels des médias, le soutien juridique aux journalistes persécutés et le renforcement des compétences des professionnels des médias. Cet axe comprend également la création de récompenses spéciales au nom de Samir Kassir, décernées aux jeunes journalistes. L’entretien que M. Naji conduisit avec l’équipe de la Fondation, notamment avec son directeur exécutif, M. Ayman Mhanna, fût centré particulièrement sur les trois récentes études régionales publiées par l’organisation qui se veut « les yeux de Samir Kassir sur les médias » (www.skeyesmedia.org) et dont les intitulés sont : « Nasseej, Médias et diversité au Proche-Orient » (2017) et « Reception and perception of radical messages » (2016); « Digital Rights, Online Media and Electoral Campaigns » (cette dernière s’inscrit dans un programme spécifique de l’éducation aux médias lancé par la fondation à l’adresse de la génération de l’ère digitale : « D’JIL ».
Par ailleurs, Pr. Naji, en tant que Président du Réseau Orbicom des chaires Unesco en communications, a eu durant tout ce séjour d’information et de contacts de larges échanges avec nombre de professeurs et responsables de l’Université de Beyrouth et de l’Université Al Jinan de Tripoli. Rencontres organisées et conduites par Pr. Mme May Abdallah, Membre du Conseil d’Administration du Réseau Orbicom, ex Directrice du Département du journalisme, ex Directrice du Département des sciences de l’information et de la communication et membre fondatrice du conseil scientifique du laboratoire de Sciences de la Communication » (AACS), dont la vice-présidence est assurée par Pr. Hayssam Kotob (historien et linguiste) qui a été aussi de toutes les rencontres et visites que M. Naji effectua durant ces trois jours de mission. A signaler que l’AACS publie une revue « Quaterly » intitulée « Communication et Développement » en trois langues (arabe, français et anglais) et dont la direction de rédaction est assurée par Pr. May Abdallah.
D’autre part, avec Pr. May Abdallah et ses collègues, tant des deux universités (Beyrouth et Tripoli, 2ème ville du pays) que de l’AACS, le Président d’Orbicom explora la piste du projet de création d’une chaire Unesco à rayonnement régional au Proche-Orient, ce qui permettra au réseau Orbicom de combler le déficit de sa présence dans la région arabe, parallèlement à un même objectif à atteindre sur le continent africain. Le projet en question a déjà le soutien de nombre de professeurs chercheurs des deux universités et d’anciens doyens et chefs de départements de facultés, avec l’appui de cercles de recherches du Liban, de Jordanie, d’Irak, des Émirats, et d’ONGs spécialisées comme le « Centre d’information sur le développement humain et des études sur le Proche-Orient » de Tripoli que dirige le Secrétaire Général de l’Union des traducteurs arabes, Dr.Oussama Zafer Kabbara.