Plus d’une centaine de chercheurs spécialistes et experts internationaux appellent à un « humanisme numérique »
A l’invitation de la Chaire Unesco de l’Université Paris VIII (« Innovation, transmission et éditions numériques »), près de 150 titulaires et fondateurs de chaires en communication du réseau Orbicom (qui compte 38 chaires et plus de 250 membres associés à travers le monde), d’experts internationaux reconnus, de philosophes, médiologues, sociologues, linguistes, ingénieurs & concepteurs de systèmes et plateformes, réalisateurs de jeux vidéo, professeurs et chercheurs universitaires, venus des cinq continents, se sont penchés, à Paris, du 26 au 28 octobre, sur « l’humanisme numérique : valeurs et modèles pour demain ». Une perspective à construire au présent impérativement et pour le futur, déjà à l’œuvre avec l’ère du tout numérique qui envahit le monde entier. Au cours de ces trois journées, qui s’inscrivent dans la 5ème rencontre annuelle du Réseau Orbicom (après Skhirate, au Maroc, en 2013, puis Paris, Bordeaux, puis Mexico), pas moins de 66 intervenants et intervenantes se sont succédés sur 12 tables rondes ou panels, dont M. Jamal Eddine Naji (Fondateur de la Chaire Orbicom/Unesco de Rabat, DG de la Haca) qui a exposé, la dernière journée, sur « Une éthique numérique, panacée ou morale mutante d’une nouvelle humanité », après avoir modéré, lors de l’ouverture du colloque, le 26, le panel inaugural dans lequel s’est exprimé l’ex secrétaire général de l’agence intergouvernementale de la Francophonie (ACCT), l’historien et spécialiste de la diversité culturelle, M, Jean-Louis ROY. A noter qu’il revint au Président du réseau francophone des régulateurs de l’audiovisuel (REFRAM), M. Ibrahima Sy Savané, de livrer la dernière intervention, avant la clôture de ces journées, intervention qu’il consacra à l’éclairage de la thématique de la rencontre à partir des réalités de l’Afrique, sous l’éclairage notamment de la régulation.
Participants et participantes, dont également des ambassadeurs à l’Unesco et des étudiants doctorants, ont pu débattre, à un rythme soutenu durant les trois jours, avec tous ces intervenants et intervenantes qui leur ont fait part de leurs recherches sur de multiples aspects de la société de l’information avec, pour certains, des démonstrations illustrées sur la conquête inexorable du tout numérique de tous les domaines de la vie humaine : l’école, le commerce et l’économie, la gouvernance, les sciences exactes et humaines, la médecine, le divertissement, les arts, le tourisme, la robotique… et même le corps humain lui-même! Une explosion et une ubiquité des technologies, des algorithmes, des plateformes, de la connectivité des objets, des villes…comme de l’homme (« l’homme augmenté »). Une réalité quasi futuriste, mais à l’œuvre au présent, qui met en jeu, de manière forte, voire grave et périlleuse, les acquis, conventions, traditions humaines et nombre de croyances et crédos humains relatifs aux valeurs humaines qui fondent le « vivre ensemble », les droits de la personne humaine, tous les legs et héritages de l’humanité en matière d’éthique et de respect de l’intégrité de l’Homme, de son intelligence sociale, comme le respect de son environnement physique et sa richesse immatérielle. Le tout numérique somme toutes les disciplines du savoir et de la connaissance humaine de l’analyse, sous différents angles et d’anticiper sur ses impacts et conséquences sur cette connaissance justement et sur notre vie de tous les jours comme sur ce qui fait que l’humain est humain.
A l’occasion de ces journées, le besoin d’une telle réflexion holistique a été largement atteint de par les profils des intervenants et leurs approches proposées depuis différents contextes nationaux et culturels. Citons, en autres : Michel Wievorka, sociologue français, Président de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme, Directeur d’études à l’?cole des Hautes ?tudes en Sciences Sociales ; Jean-Michel Besnier, Professeur des Universités en Philosophie (Paris-Sorbonne); Sandy Baldwin, Professeur à Rochester Institute of Technology (USA); Richard Delmas, ex Chef du Bureau du Comité Consultatif des gouvernements de l’ICANN (Belgique); Jiayou SHI, Professeur des universités en droit, Université du peuple de chine (Renmin, Pékin); Manuel Angel Santillan Vasquez, Professeur des universités en communication (Lima, Pérou); Umaru A. Pate, Professeur des universités en communication, University of Maiduguri (Nigéria); Bernardo Diaz Nosty, Professeur des universités en journalisme (Université de Malaga); Ulla Carlson, Professeure des universités en journalisme et communication, Université de G?teborg (Suède); Divina Frau-Meigs, Professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, Université de Sorbonne nouvelle. Paris3 (France); Manuel Alejandro Guerrero martinez, Professeur des universités, Université Ibéro-américaine (Mexique); Charles Okigbo, Professeur des universités en communication, North Dakota University (USA); Andi Faisal Bakti, Doyen Universitas Pancasila, Jakarta (Indonésie); Lise Boily, Professeur chef de département de la communication, Université d’Ottawa (Canada); Dany Butt Chercheur au Centre for public culture and ideas, University of Melbourne (Australie)…