La Présidente de la HACA appelle à la promotion d’un traitement médiatique de la question migratoire respectueux des droits de l’homme et de la dignité des migrants
La Présidente de la HACA, Mme Latifa Akharbach, a appelé à une mobilisation de toutes les parties prenantes au traitement de la question migratoire pour promouvoir les bonnes pratiques journalistiques dans le domaine de l’information et de la communication relatives à cette problématique inscrite désormais en bonne place à l’Agenda international et objet d’interrogations et de polémiques dans de nombreuses sociétés malgré la différence des contextes.
Intervenant lors du débat sur les « Migration(s) et traitement médiatique au Maroc », organisé le samedi 9 février 2019 par le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) en marge du Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL) qui se tient du 8 au 17 février à Casablanca, Mme Akharbach a considéré que le traitement journalistique sensationnel, partiel et catastrophiste de la question migratoire constitue un danger pour la cohésion des sociétés devenues par la force de la globalisation, des sociétés où la diversité humaine, culturelle et religieuse sont une réalité quotidienne inévitable .
La Présidente de la HACA a également attiré l’attention du public présent sur certains stéréotypes régulièrement véhiculés par les médias internationaux, et qui tendent à exagérer l’envergure du phénomène migratoire en le présentant comme une crise géostratégique nouvelle et périlleuse alors que la mobilité des hommes et des femmes est inhérente à l’histoire de l’humanité. La sur-représentation médiatique de la migration clandestine ainsi que la focalisation sur les dimensions sécuritaire et économique du phénomène au détriment de la contribution des migrants à l’économie et à la création de la richesse dans les sociétés d’accueil, a-t-elle déclaré, sont à compter parmi les postures journalistiques problématiques à ce propos. Elle a par ailleurs estimé que ce type de traitement journalistique était susceptible d’être instrumentalisé par les mouvements xénophobes et faire l’objet de surenchères et de récupération politique et électoraliste mettant en péril les valeurs du vivre ensemble, et renforçant le discours de la haine et de l’exclusion.
La Présidente de la HACA a ensuite fait plusieurs propositions permettant aux médias d’être un outil dynamique, influent et générateur de valeur ajoutée sur la question migratoire loin de tous stéréotypes et de tout sensationnalisme. Elle a notamment insisté à ce propos sur le développement des compétences des professionnels des médias, la production régulière de données mises à jour et circonstanciées concernant le phénomène migratoire, ainsi que la promotion de la recherche académique sur la question.
Elle a rappelé que de telles propositions avaient déjà été émises par les participants marocains et étrangers à l’atelier organisé par la HACA en Side event de la Conférence Internationale des Nations Unies sur la Migration tenue à Marrakech en décembre 2018.
Outre la Présidente de la HACA, le débat organisé par le CNDH a connu la participation de M. Abdelmajid Fadil, Directeur de l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication à Rabat, M. Mohamed Ezzouak, Directeur du site d’information Yabiladi et Mme. Hanane Al Harath, journaliste à 2M et modératrice de cette rencontre.