C’est en partenariat avec l’Université Vytautas Magnus de Kaunas (Lituanie) et l’Université de Lettonie (Riga) que l’UNESCO a organisé l’édition 2018 de la Semaine Mondiale de l’Éducation aux Médias et à l’Information.

Pour rappel, l’Éducation aux Médias et à l’Information désigne le processus par lequel les jeunes (et les moins jeunes) acquièrent quatre compétences :                                                   

• La maîtrise conceptuelle, technique et culturelle des médias 
• L’accès efficace et sécurisé aux médias 
• L’évaluation critique des contenus médiatiques 
• L’usage réfléchi, vigilant, éthique et créatif des médias

Conséquemment, l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) implique l’acquisition d’une compétence majeure, à savoir l’esprit critique, i.e. la faculté de détecter les jugements de valeur et les stéréotypes, de distinguer les faits des opinions et d’acquérir des réflexes de vérification et de recoupement de l’information. De fait, l’EMI dénote un état d’esprit dynamique face à la réalité communicationnelle complexe qui nous entoure.

L’édition 2018 de la Semaine Mondiale de l’EMI a été -notamment- marquée par deux temps forts :

• La Conférence Principale (24&25 octobre, Université Vytautas Magnus, Kaunas, Lituanie) qui s’est tenue sous le thème «Villes formées à l’EMI : témoignages, compétences et acteurs du changement ». 
• Le Forum de l’Agenda des Jeunes (25 octobre, Université de Lettonie, Riga, Lettonie) intitulé « Villes formées à l’EMI à l’ère des algorithmes : la voix des jeunes ».

 « Villes formées à l’EMI : témoignages, compétences et acteurs du changement » 

Près de 300 personnes représentant 71 pays ont pris part à cette 8^e édition de la Conférence Principale de la Semaine Mondiale de l’EMI durant laquelle 110 exposés ont été déroulés.

Cette Conférence Principale a permis de dresser un état des lieux exhaustif de la recherche et des pratiques liées à l’EMI de par le monde. Elle a également mis en exergue les différentes écoles existantes en matière de formation à l’EMI ainsi que les passerelles pouvant être déployées entre enseignement formel et enseignement informel.

En outre, cette Conférence a démontré qu’une ville formée à l’EMI s’avère propice à l’exercice d’une citoyenneté éclairée et responsable. Les citoyens d’une ville EMI sont en effet enclins à faire un meilleur usage des technologies offertes par une ville connectée, et, grâce à elles, à s’engager plus efficacement dans la vie de la cité (entendue ici au sens que lui conféraient les Romains, à savoir une communauté politique dont les membres, c’est-à-dire les citoyens, s’administrent eux-mêmes).

La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a manifesté son intérêt pour la question de l’EMI dès la première session plénière de cette Conférence Principale intitulée « Les industries EMI faisant office d’actrices du changement pour les villes EMI». Elle y était représentée par Mme Ghita Berrada, membre du Groupe de Travail « Éducation aux Médias », créé en juin 2017 par le Professeur Jamal Eddine Naji, Directeur Général de la Communication Audiovisuelle et Président du Réseau ORBICOM des Chaires UNESCO en Communication,  qui avait participé à une semaine similaire de l’Unesco à Kingston (Jamaïque) en octobre  2017, et par Mme Amina Lemrini, Présidente de la HACA qui avait présidé les travaux de la conférence africaine sur la protection de l’enfance et l’éducation aux médias en novembre 2017, à Rabat, à l’initiative de la Haca.

Devant un parterre composé d’acteurs issus d’horizons divers (universitaires, représentants d’instances de régulation de la communication audiovisuelle, experts EMI, acteurs de la société civile, managers de plateformes de réseaux sociaux, etc.), Mme Ghita Berrada a démontré qu’à l’heure du digital, les industries du contenu ne se contentaient plus de révolutionner les paradigmes économiques en vigueur mais façonnaient également la société de demain (dont les prémices sont déjà là). Il s’agira, indéniablement, d’une société où l’intelligence artificielle sera prégnante.

 « Villes formées à l’EMI à l’ère des algorithmes : la voix des jeunes » 

Quant au Forum de l’Agenda des Jeunes, il a vu la participation de ressortissants de 23 pays, dont une majorité d’étudiants venus des quatre coins du globe. Loin de se voir cantonnés au seul rôle de catégories-cibles des formations à l’EMI, les jeunes présents ont présenté des solutions concrètes (telles que les écoles de codage destinées aux tout-petits) propices à l’édification de sociétés formées à l’EMI.

Les communications des jeunes -remarquables par leur créativité formelle et leur niveau d’interactivité- se sont articulées autour de quatre thématiques majeures : jeunes &médias, désinformation, immigrants &médias, Objectifs de Développement Durable et dialogue interculturel.