«Le renforcement de l’action et des moyens des Régulateurs des médias est partie importante de toute stratégie de lutte contre les discours de radicalisation et de haine» Mme Akharbach, Présidente de la HACA et vice-présidente du RIARC à CyFy Africa 2019
La Présidente de la HACA et vice-présidente du Réseau Africain des Instances de Régulation de la Communication (RIARC), Mme Latifa Akharbach, a déclaré le samedi 08 juin 2019 lors de la 2ème Conférence « CyFy Africa : Technologie, Innovation et Société », tenue du 07 au 09 juin 2019 à Tanger, que « le renforcement des moyens, des prérogatives et de l’expertise des Régulateurs des médias est désormais considéré au plan international, comme partie importante de toute stratégie de lutte contre les discours de radicalisation et de haine ». « Car, a-t-elle estimé, la dynamique d’enrôlement numérique au cœur des réseaux sociaux ne peut être rompue par le simple renforcement de la surveillance et la suppression des ressources terroristes et violentes ».
Elle a considéré à ce propos que « c’est le développement de l’esprit critique et la promotion d’une véritable éducation aux médias et à l’information qui sont susceptibles de renforcer l’immunité des individus et de la collectivité contre le discours de la radicalisation et les pratiques de désinformation et de manipulations qui lui sont inhérents et qui sont légion : théories du complot, promesse d’appartenance alternative, fake news, etc ».
Intervenant dans le cadre du panel consacré à la question de « Lutte contre l’extrémisme violent », Mme Akharbach a relevé que le discours de radicalisation n’est pas uniquement en lien avec la religion et qu’aujourd’hui, la radicalité a conquis d’autres espaces, attiré de nombreux acteurs et s’est élargie à de nouvelles questions ». « Les mouvements politiques d’extrême droite, les néo-nazis, les islamophobes ou les suprématistes pour ne citer que ces exemples, utilisent les mêmes procédés de recrutement numérique » a-t-elle poursuivi.
Abordant les périls pour la démocratie du développement du discours de radicalisation, la Présidente de la HACA a noté que dans ce discours « les principes démocratiques de l’égalité humaine, de la diversité d’opinion et de croyance, du vivre-ensemble sont rejetés au profit de nouvelles prescriptions et convictions justifiant la haine, l’intolérance et la discrimination ». Elle a conclu sur cette question en affirmant que « alors que la démocratie crée le lien social et promeut la citoyenneté, les idéologies radicales procèdent par discours de rupture et opèrent par division et polarisation».
Etaient également présents lors de ce débat, des membres du Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle, des directeurs et des cadres de la HACA ainsi que le Président de l’instance de régulation des médias du Cameroun et Président en exercice du RIARC, M. Peter Essoka, et le Président du Conseil National de régulation de l’audiovisuel du Sénégal, M. Babacar Diagne.
Cette conférence a été organisée par le think tank Observer Research Foundation basé en Inde et a réuni plus d’une centaine d’intervenants (responsables gouvernementaux, entrepreneurs, universitaires et professionnels des médias et des nouvelles technologies de la communication) pour échanger sur les dernières évolutions et tendances de la digitalisation de l’économie et des sociétés.