« Le modèle marocain de la régulation des médias est orienté vers les droits humains » Latifa Akharbach, à la conférence internationale sur « les médias et la lutte contre les violences de genre » Kigali, 30novembre-1er décembre 2023
« Au Maroc il y a une grande volonté politique de promouvoir un modèle de régulation des médias respectueux des libertés et orienté vers les droits humains et les valeurs démocratiques », a déclaré jeudi 30 novembre 2023 à Kigali au Rwanda, Mme Latifa Akharbach, présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, précisant que «C’est ce qui a permis à la HACA de faire preuve d’un grand dynamisme en matière de promotion de la culture de la parité et de l’égalité citoyenne à travers la lutte contre les narratifs vecteurs de discrimination, de stéréotypes sexistes et d’atteinte à la dignité des femmes ».
Intervenant à la conférence internationale organisée du 30 novembre au 1er décembre par l’ONG African Women in the Media (AWIM) sur le thème « médias et la violence de genre » avec le soutien notamment de l’UNESCO et l’ONU Femmes, la présidente de l’instance de régulation marocaine a présenté de nombreux exemples de bonnes pratiques développées à la fois par la HACA et par certains médias audiovisuels marocains pour contribuer à la lutte contre les violences faites aux femmes dans et par les médias, tout en relevant que « partout dans le monde, la création d’un environnement sain rejetant toute forme de violence et de discrimination contre les femmes demeure encore à l’ordre du jour ».
Abordant la question de l’impact des traitements médiatiques biaisés sur la perpétuation de la violence de genre, Mme Akharbach a considéré que cette question devait désormais être analysée à la lumière des bouleversements connus par l’environnement médiatique global. Elle a estimé à ce propos que « le nouvel espace public créé par les plateformes numériques globales a fait émerger des formes de violences facilitées par la technologie et dont les femmes sont victimes de manière récurrente. Dans cet environnement les usages irraisonnés et non régulés de l’Intelligence Artificielle dans les médias sont vecteurs de nouveaux risques pour les femmes. »
La présidente de la HACA était accompagnée lors de cette conférence par Mme Latifa Tayah, directrice du département études et développement au sein de l’instance marocaine.
Les travaux de cette conférence internationales ont mobilisé de nombreux représentants d’institutions politiques et médiatiques, de chercheurs universitaires, d’acteurs de la société civile issus de plusieurs pays africains et de fondations et bailleurs de fonds internationaux.
Basée à Londres et présidée par la nigériane Yemisi Akinbobola, African Women in the Media œuvre pour la promotion d’une représentation équitable des femmes aussi bien dans la gouvernance des médias que dans les contenus produits et diffusés par ces mêmes médias en Afrique.