« La désinformation affaiblit les démocraties et les systèmes médiatiques » Mme Latifa Akharbach, présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle au colloque du Forum Marocain des Jeunes Journalistes Rabat, 27 décembre 2022
La présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, Mme Latifa Akharbach, a déclaré lors du colloque organisé le 27 décembre 2022 à Rabat par le Forum Marocain des Jeunes Journalistes sur le thème « lutte contre la désinformation entre le professionnalisme des médias et la responsabilité de la société » que « l’envergure prise par le phénomène de la désinformation ne s’explique pas uniquement par la transformation digitale des médias et de la communication et par l’offre hégémonique des plateformes globales. Plusieurs autres facteurs favorisent la prolifération de fake news et d’autres manifestations de désinformation ». A cet égard, elle a cité comme exemple, le complotisme « phénomène qui se renforce par la crise de médiation démocratique et la défiance vis-à-vis des institutions, dont les médias professionnels eux-mêmes ». « La perméabilité du champ de la pratique journalistique aux stratégies d’influence et aux discours de lobbying est un autre facteur, a-t-elle ajouté, qui favorise également la circulation de narrations manipulatoires et d’informations non vérifiées ».
Intervenant lors de la session d’ouverture du colloque, Mme Akharbach a par ailleurs affirmé que « la désinformation est devenue un fait courant au sein de l’écosystème de la communication globale et dans l’environnement quotidien du citoyen dans toutes les sociétés. Ce qui confère une importance particulière à la question de la nature exacte et de l’ampleur réelle des préjudices des pratiques de désinformation à la fois pour les individus et pour les sociétés ».
Relevant les risques et les dangers de la désinformation pour les différents domaines de la vie publique, la présidente de la HACA a notamment souligné que « les pratiques de fake news altèrent le bon fonctionnement de la démocratie en affectant par exemple, la liberté, l’honnêteté et la transparence des processus électoraux. De même, la désinformation affaiblit les démocraties à travers la propagation des discours de nihilisme, de défiance générale et de dénigrement systématique des institutions et de l’action publique. Les médias et le journalisme professionnels, eux aussi, sont visés par le complotisme et la désinformation ».
Les travaux de ce colloque organisé par le Forum Marocain des Jeunes Journalistes avec le soutien du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, ont réuni de nombreux professionnels des médias, universitaires, représentants de départements ministériels, d’instances constitutionnelles et acteurs associatifs actifs dans les domaines des médias et des droits humains.