« Il est grand temps de faire évoluer le discours médiatique sur les droits et le leadership des femmes », Latifa Akharbach, Présidente de la HACA à la cérémonie officielle de lancement de l’Année de la Femme par l’ICESCO
« Il est grand temps de faire évoluer le discours médiatique sur les droits et le leadership des femmes », A déclaré Latifa Akharbach, Présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle lors de son intervention à la cérémonie officielle de lancement de l’Année de la Femme par l’ICESCO, à Rabat le 11 mars 2021. Cette cérémonie, organisée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a été marquée par la participation de Premières dames de certains pays arabes et africains, de ministres femmes, de responsables et représentantes d’Organisations internationales et régionales et de plusieurs autres personnalités issues de la société civile et du monde académique.
La Présidente de la HACA a indiqué à cette occasion que la communication globalisée, les plateformes numériques transfrontalières et le progrès spectaculaire connu par les médias audiovisuels ont changé beaucoup de donnes; ce qui appelle à un renouvellement du discours sur les droits et la condition des femmes.
La révolution digitale qui a transformé la communication et les médias, a fait émerger un nouvel espace public, avec ses leaders, ses influenceurs, ses procédé de légitimation, ses codes discursifs et sa sémiologie propre.
En outre, a estimé la présidente de la HACA, il y a nécessité non seulement de mettre à niveau ce discours sur les femmes mais aussi de donner plus d’espace et d'accorder plus de crédit à leur parole. "Le vrai soutien à la femme passe forcément par une plus grande écoute à son égard: cela signifie faire entendre sa voix de manière autonome et écouter sa parole, sa perspective, ses analyses, ses ambitions". « Le monde est meilleur quand il s’enrichit de la perspective de tous, a poursuivi Mme Akharbach qui n’a pas manqué à cette occasion de rappeler l’apport significatif des médias aux droits des femmes. “Le monde, avec ses femmes et ses hommes, est redevable aux médias en ce qui concerne les avancées des Droits Humains et notamment les nombreuses réalisations en faveur de l’autonomisation des femmes”, a-t-elle affirmé, notant "que grâce à leur pouvoir et leur influence, les médias facilitent les réformes, préparent les mentalités et font évoluer les comportements. Ils élargissent ainsi le soutien aux efforts de réformes et permettent l'appropriation de ces dernières par les individus et les sociétés. »
La Présidente de la HACA a par ailleurs affirmé que "toutes les instances de régulation des médias dans le monde sont préoccupées par le fait que les contenus médiatiques numériques et classiques sont vecteurs encore de nombreux stéréotypes, de stigmatisation, de discours de haine parfois, de chosification de la femme, etc."
Elle a estimé que la célébration du 8 mars en tant que Journée Internationale des Droits des Femmes , elle- même n’a pas échappé aux stéréotypes de genre, à la récupération mercantile et à la représentation biaisée et partielle des femmes puisque , de plus en plus, on s’adresse à elles en cette occasion, d’abord en tant que consommatrices.
Mme Akharbach a d'autre part, insisté sur la nécessité de renforcer et de rendre plus inclusif le débat public sur la question du leadership des femmes. Elle a exprimé à ce propos « sa fierté en tant que citoyenne et responsable marocaine » car « au Maroc il y a un dialogue public continu et audacieux sur les droits des femmes et que cette question jouit de la sollicitude royale, et profite d’une mobilisation dynamique de la société civile et du monde académique.
Lors de son intervention, Mme Akharbach a également rappelé la portée du mandat institutionnel de la HACA dans le domaine de la promotion de la culture de l’équité et de la parité et souligné que la contribution des médias à la promotion du leadership des femmes passe aussi par la mise en place des conditions permettant de renforcer la production de contenus médiatiques sensibles aux droits humains et porteurs des valeurs démocratiques de parité et d’égalité citoyenne.