« Les médias, l’art et la culture ont un rôle essentiel dans la construction d'une société libérée des idéologies de discrimination à l'égard des femmes » Mme Akharbach lors de l'atelier organisé en marge du Festival International du Film de Femmes à Salé
Madame Latifa Akharbach, Présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, a affirmé que « l'image, le verbe, les médias, la culture et la créativité sont des outils précieux pour accélérer la construction d'une société libérée des mentalités régressives, des discours de haine et des idéologies de discrimination à l’égard des femmes ; une société forte des contributions de tous, riche de la différence naturelle entre les hommes et les femmes et fondée sur les droits et la citoyenneté ».
Dans sa communication d'ouverture de l’atelier interactif organisé par la Haute Autorité le 13 novembre 2021, en partenariat avec l'Association Bouregreg, sur le thème « Quelles représentations des femmes dans le cinéma et la fiction télévisuelle ? », la présidente de l’instance de régulation a également souligné que « la liberté d'expression et de création n'est pas une condition technique, mais plutôt le fondement de tout fait médiatique et artistique, car elle permet à l'art et à la culture en général d’être une ressource stratégique pour la transformation des sociétés. »
Elle a également relevé que malgré quelques acquis positifs en termes d’œuvres artistiques et médiatiques tendant à éviter le recours à des stéréotypes reproduisant les discriminations entre les hommes et les femmes, la question de la contribution de la culture, de l'art, de la création et des médias à la promotion des droits des femmes se pose toujours avec acuité dans notre pays. « La représentation dominante à laquelle est exposée le public des productions médiatiques et fictionnelles demeure celle d’une femme soumise, victime, violentée, pleureuse, intrigante, sorcière, comploteuse, mijaurée, objectivée, obsédée des accessoires de mode, de cosmétiques et de recettes. En revanche, rares sont les personnages et rôles féminins représentant des femmes puissantes, avant-gardistes, affirmées dans l'espace public, engagées dans les affaires publiques et occupant des positions de pouvoir et de leadership plutôt qu’uniquement reléguées à l'espace privé ».
Madame Akharbach a par ailleurs, attiré l’attention sur le fait que les vidéos et autres productions diffusées sur les plateformes numériques contribuent également à la dissémination dans la société des représentations stéréotypées et des discours discriminatoires à l'égard des femmes, du fait des algorithmes qui, dans une logique de profit, favorisent les contenus sensationnels, violents et à caractère sexuel.
Au sujet de la contribution de la Haute Autorité à la promotion de la culture de l’égalité et de la parité, Madame Akharbach a déclaré que la mission de l’instance de régulation repose sur deux principes fondamentaux : assurer le libre exercice de la communication audiovisuelle et veiller à ce que tous les contenus médiatiques audiovisuels, œuvres de fiction comprises, respectent les principes des droits humains et des valeurs démocratiques dont la lutte contre la discrimination et les stéréotypes portant atteinte à la dignité des femmes.
En conclusion de son intervention, Madame Akharbach a souligné que « la finalité de la régulation des médias est de faire prévaloir les valeurs de liberté, de libérer les énergies et les initiatives créatives et de développer la vigilance publique à l’égard de tout ce qui pourrait entraver la réalisation de ces objectifs démocratiques ».
Parmi les participants aux travaux de cet atelier, des scénaristes, des réalisateurs, des comédiens, des critiques et des journalistes qui ont partagé leurs perspectives lors de deux sessions interactives, la première intitulée « Représentation des femmes et liberté de création », et la seconde « Les femmes dans le cinéma et la télévision : nouvelles protagonistes, nouvelles représentations ? ».