La HACA à l’édition 2018 du Salon de la Radio de Paris dominé par les défis du numérique
Le « Salon de la Radio et de l’Audio Digital », qui se tient chaque année à Paris, s'internationalise davantage et élargit son périmètre d'intervention. C’est ainsi que son édition 2018 (du 25 au 27 janvier) a été dédiée au vaste espace radiophonique européen, lequel est bien engagé dans le tournant technologique de la radio numérique et ses différentes possibilités et extensions.
Notons qu’une délégation de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle a pris part à cet événement phare. Elle était composée de deux conseillers du CSCA (Messieurs Mohammed Abderrahim et Bouchaieb Ouabbi), du Directeur Général de la DGCA, M. Jamal Eddine Naji, de Mme Latifa Tayah, Directrice du Département d’Etudes et de Développement (DED), de M. Mohamed Attari, coordinateur du pôle « économie des médias » au DED et de Mlle Majda Saber et Moncef El Yazghi du Département du Suivi des Programmes (DSP).
Lors de cette édition, qui a réuni des milliers de professionnels, particulièrement confiants quant à l'avenir de la radio et les très nombreuses perspectives qui s'offrent à ce média grâce aux nouvelles technologies, de très nombreuses thématiques ont été développées, lors de conférences et tables de débat, à la croisée entre les évolutions technologiques et les défis que cela pose en matière de contenus. Ainsi la radio numérique terrestre (DAB+), la production pour smartphone et tablette, les fake news, les périmètres professionnels entre le journalisme et l'animation, les droits d'auteurs, les défis du DAB+ pour le régulateur font partie des très nombreux thèmes développés. En plus des conférences, des master class très diversifiées ont été proposées. A titre d'exemple, un master class présentant toutes les facilités apportées par les applications pour valoriser le son sur les réseaux sociaux a pu profiter à de nombreux développeurs de contenus…"Le son sera le nouveau poumon des évolutions technologiques" semblait être le crédo de ce salon.
La Radio : Un média d’avenir à l’ère du numérique
La radio se porte bien. L’assertion a été largement partagée par les centaines de professionnels du secteur radiophonique européen. Certes, de nouveaux défis émergent, mais le média reste ancré dans son temps. Une assertion que soutinrent différents intervenants venus de France, du Royaume Uni, des Pays Bas, de Suisse, d’Italie, des Pays Scandinaves, et aussi du Maroc (« Radio Plus », « Radio Atlantic » et « Radio Aswatt »).
Avec la multiplication des modes de production et de diffusion, la radio trouve désormais un terrain fertile. Les résultats de l’audience radio (Supports numériques) livrés par « Médiamétrie France » le prouvent largement dans le cas de la France. En effet, le nombre d’auditeurs quotidiens sur les supports multimédias est estimé, dans ce pays de 67 millions d’habitants, à 7 millions d’auditeurs. Ces supports représentent 11,4% du volume total d’écoute de la radio. Par ailleurs, chaque jour, 3,4 millions de français écoutent la Radio sur un téléphone mobile, en moyenne, 1 heure et 44 minutes par jour et par auditeur. Le média radio a gagné, toujours selon « Médiamétrie France », 1,2 point d’audience sur les supports multimédia (Soit une croissance de 11%). Autre chiffre-clé, la radio en différé génère plus de 1,7 million d’auditeurs quotidiens, pour près d’une heure d’écoute par auditeur, pour une durée moyenne par jour et par auditeur de 54 minutes. Rappelons qu’en 2016, le nombre d’auditeurs quotidiens de la radio en différé, en France, était de l’ordre de 1,3 million pour une durée moyenne de 54 min. Cette consommation de la Radio en différé se fait majoritairement via des sites/ applications de la Radio et d’abord en vidéo. Au plan de la fiabilité, la radio semble être le média de confiance pour les Français, tant le numérique permet désormais d’assurer la mobilité, la gratuité, le caractère non exclusif mais aussi l’immédiateté. Le secteur n’est pas en régression assurent les intervenants. La radio est un média d’avenir.
Arrêt sur le contenu et sa régulation
Pour autant, la clé reste le contenu. L’une des expériences partagées, lors de ce salon, a été celle de RTL qui continue à assurer son leadership en tant que radio généraliste. Comment RTL a-t-elle assuré cette progression ? Pour les responsables de cette radio, le programme est le mot-clé. Il constitue l’ADN et l’identité qui retiennent l’auditeur. « La cohérence de la grille du programme est le socle de réussite d’une radio » affirme-t-on. Pour cette radio généraliste, l’info continue à avoir sa place de prédilection dans la programmation. La chaine a également tablé sur la qualité des programmations matinales qui sont loin d’être « des robinets de musique » assura un responsable de cette station historique.
Avec les changements et le développement que connait le secteur, les intervenants notent, d’autre part, que la concurrence sera insondable et que le plus grand investissement à faire est en matière de création, de scénarisation et en production de contenus.
Autant de défis qui sont posés également aux régulateurs. A cet égard, les organisateurs du Salon ont invité le Président du CSA Français qui a largement identifié ces défis à l’heure où la France est en passe de réformer profondément, dans les mois à venir, le régime juridique encadrant son paysage audiovisuel et sa régulation. Il est à souligner ici que la question de la régulation des « web radio » a été posée par l'ensemble des acteurs, y compris par les opérateurs eux-mêmes, publics (comme « France Inter », fortement présente dans les débats) et privés.
Par ailleurs, plusieurs intervenants ont mis l’accent sur l’accessibilité. Car, la grande pression exercée par les GAFA impose aujourd’hui la mise en place d’actions concrètes pour contrer leur hégémonie tant au niveau de l’accessibilité, que de la mobilité que, bien sûr, des contenus. Cependant, au plan des équipements, dont des nouveautés étaient exposées en grand nombre dans les stands de ce salon, l’automation radio continue son envol. Le développement technologique devance la demande et élargit les possibilités. Plusieurs systèmes présentés lors de ce salon, avec des séances de démonstrations de leurs nouveautés et de leurs performances numériques, permettent un enregistrement automatique, un traitement HD, une adaptation du format et de l’habillage pour tous les supports de diffusion ainsi qu’une captation vidéo qui gère aussi l’aspect DATA. L’offre est multiple et les stations peuvent désormais choisir selon leur stratégie, mais aussi selon les coûts engendrés par de tels investissements.