L’intelligence artificielle imposera des régulations « agiles », soulignent des experts réunis à Bruxelles par l’Institut International des Communications
Les 24 et 25 avril, au siège de l’Institut belge des services des postes et des télécommunications (BIPT), à Bruxelles, s’est tenu un forum international d’experts des Médias et de l’intelligence artificielle (AI), à l’invitation de l’Institut Internationale des Communications (IIC) dont la HACA est membre. Ont pris part à ce forum, le premier du genre de l’IIC, qui réunit, chaque mois en moyenne, ce genre de conclave de réflexions anticipatrices sur le futur, MM. Jamal Eddine Naji, DG de la HACA et El Mahdi Idrissi Aroussi, Directeur des Etudes Juridiques.
Durant ces deux journées, près d’une centaine d’experts du monde des médias, du Net, de l’AI, des télécommunications, de la régulation des médias (OFCOM UK, HACA Maroc, OFCOM USA…), de la régulation de la concurrence économique, des laboratoires de recherches sur les algorithmes… se sont penchés sur le futur de toutes les sortes possibles de convergences qu’annonce à l’horizon le développement fulgurant de l’intelligence artificielle. Au centre de leurs échanges, nombre de questionnements sur les régulations à déployer au futur, en conséquence.
Au-delà de la recherche de nouvelles stratégies, ce futur, déjà en gestation, suppose de nouvelles approches et un nouvel état d’esprit qui tienne compte de « l’obsolescence programmée des économies/visions actuelles au profit de nouvelles formes de modèles/politiques ».
Une des idées le plus clairement partagée, au cours de ce forum, fût la promotion de la co-régulation qui mène, à terme, à l’autorégulation des plateformes, notamment en matière de pluralisme politique.
Une 2ème piste, recommandation pour le futur des communications, leurs contenus et leur économie et tout leur écosystème en général est l’importance de l’éthique en matière de l’IA qui est un réel besoin et qui sera, plus que jamais, constitutif du rôle des régulateurs. Ce qui débouche nécessairement sur la grande question de la co-régulation qui doit mener à l’autorégulation.
En insistant, à cet égard, sur l’impératif de la vigilance sur les valeurs humaines (on travaille déjà sur un « humanisme numérique », dans plusieurs laboratoires et centres académiques), les participants à ce conclave ont fortement recommandé à tous les acteurs interpellés par la marche irréversible de l’AI, des « approches holistiques, concertées et inclusives ». En plus d’une « nouvelle gouvernance et de solutions adaptées à des questions pointues, complexes, interrogeant à la fois l’économie des médias, les valeurs promues par les contenus, l’inclusion sociale, le Droit… Comme la nécessité d’avoir des lois souples et une régulation agile, basée sur l’inclusion des avis et des intérêts des parties prenantes, à tous les niveaux touchés, peu ou prou, par des technologies des communications arrimées de fait à l’intelligence artificielle.